Photographier à partir d’une embarcation offre des points de vue entièrement différents de ce qu’on peut voir de la berge. Non seulement l’angle au ras de l’eau est différent, mais on est plus mobile, à même de choisir des angles variés impossibles à aller chercher autrement.
Après plusieurs années à louer des canots, je me suis mis au kayak et j’avoue préférer ce type d’embarcation. Il est beaucoup plus facile de pagayer seul dans un kayak plutôt que dans un canot. On n’a pas toujours l’opportunité de louer, je préfère donc posséder ma propre embarcation, mais ranger un canot ou un kayak pour les locataires ou les propriétaires de condos peut s’avérer problématique, d’où l’intérêt des embarcations gonflables qui peuvent facilement trouver place dans le fond d’un garde-robe ou le coin du bureau.
Mon premier kayak gonflable était un double, stable mais plutôt long et assez lourd. Il se rangeait dans un gros sac à dos et je portais la pagaie à bout de bras. Mon nouveau kayak est tout à l’opposé.
Trouvé sur Amazon, il m’a couté moins de 100$ (en spécial) et a été livré en 24 heures. Il se range dans un sac mesurant environ 64x40x23 cm et pèse un peu plus de 12 kg. Gonflé en 5 minutes, il mesure alors 274 cm de long pour 76 de large. L’avant comporte un bon espace pour les jambes; un espace aussi grand derrière le siège permet de ranger le sac vide, la pompe et un kit de réparation d’urgence. Pour les longues randonnées on pourrait également ajouter une collation et un imperméable en cas de pluie.
Une dérive peut se monter facilement sous la quille; je conseille fortement de l’utiliser. L’embarcation sera alors plus facile à maintenir en ligne droite, spécialement utile lorsqu’on arrête de pagayer pour faire une photo.
Même si ils sont faits d’un vinyle épais et très résistant il faut quand même prendre certaines précautions. Évitez de les trainer sur des pierres rugueuses qui pourraient causer une usure prématurée. Et faites attention aux troncs d’arbres immergés : une branche pointue a déjà percé mon premier kayak. Une embarcation gonflable n’est pas une embarcation de haute mer. J’ai tendance à rester assez près des berges; de toute façon, il n’y a rien à photographier au milieu des grands lacs. Évitez également d’accoster sur les iles; celles-ci sont des lieux privilégiés pour les mises bas et la nidification et il est préférable de laisser aux animaux un peu de tranquillité au début de la belle saison.
Photographier à partir d’une embarcation ne vas pas sans risques. N’oubliez pas la veste de flottaison et rappelez-vous que tout ce qui tombe par-dessus bord peut couler au fond. J’ai vécu une telle expérience lorsqu’une caméra d’action m’a glissé des mains pour plonger dans le lac… Les appareils étanches auront donc avantage à être munis d’une courroie flottante ou être attachés à l’embarcation.
Pour les appareils plus « sérieux » il faudra prendre des précautions tout aussi sérieuses. Comme la plupart des kayaks ma nouvelle embarcation est munie d’un filet à l’avant. J’y place une petite valise Nanuk étanche qui contient un appareil Olympus, une 12-40mm, et un zoom 40-150. Un ami préfère utiliser un Olympus 12-200 (équivalent de 24-400 sur un micro 4/3). En déplacement, la valise est sous le filet; en cas d’accident elle est étanche et peut flotter (testé avec quelques pierres…).
Lorsqu’une opportunité de photo se présente, la valise est tirée et placée sur mes jambes, ouverte, et la caméra est mise en action. Changer l’objectif est toujours un moment risqué et il faut garder les mains bien au-dessus de la valise au cas où on échapperait une pièce d’équipement. Évitez donc de surcharger et ne prenez avec vous que le stricte nécessaire.
Longer les berges d’un lac, petit ou grand, offre une foule d’opportunités. En plus des paysages, de nombreuses plantes aquatiques sont désormais faciles d’accès. Les oiseaux d’eau, canards, grèbes, bernaches, se laissent souvent approcher de très près. Durand ma dernière sortie, un couple de huards curieux m’a suivi, avant de reprendre leur pêche matinale. Quelques minutes plus tard j’ai photographié une mère bec-scie et toute sa marmaille. La même journée, sur un autre lac, des nuages menaçants m’ont donné quelques belles images en plus d’un bon exercice lorsque j’ai traversé le lac face au vent…
Comme la photographie en randonnée, la photographie en canoë/kayak est une bonne opportunité de faire de l’exercice tout en photographiant!
LES PHOTOS
En approchant lentement en kayak, les oiseaux se laissent souvent approcher d’assez près, comme cette famille d’outardes sur le Lac Chat, Parc du Mont-Tremblant.
Olympus E-M1 Mark II, 40-150 et 1.4x à 175mm, 1/1000 à f/5.6, ISO 400
Lac Chat, Mont-Tremblant. Dans un bras de la rivière qui alimente le lac, je navigue au-dessus d’un lit d’algues semblable de de longs cheveux vert qui ondulent au gré des courants. Un de ces jours j’y retournerai avec masque et tuba pour filmer en me laissant dériver…
Olympus E-M1 Mark II, 12-40 à 21mm, 1/80 à f/9.0, ISO 200
Un Kayak dans son sac avec tous les accessoires (y compris la pagaie), une bouteille d’eau et un appareil photo dans sa valise Nanuk…
…Et le kayak 5 minutes plus tard. Il ne reste plus qu’à ranger le sac dans l’espace de rangement à l’arrière du siège, mettre ma veste de flottaison, et mettre à l’eau…
Parc de la Mauricie en avant midi. Calme plat et réflexions.
Olympus E-M1 II, 12-40 à 29mm, 1/30, f/13, ISO 640
Nuages menaçants. J’ai eu quelques gouttes, mais surtout beaucoup de vent.
Olympus E-M1 II, 12-40 à 19mm, 1/200, f/10, ISO 500
Lac Du Fou July 23, 20197 : Formations rocheuses le long du Lac Du Fou, Parc de la Mauricie.
E-M1 II, 12-40 à 12mm, 1/60, f/9, ISO 500
Mont-Tremblant. Tout au long de l’été, le kayak m’a permis de voir de beaux paysages.
Olympus E-M1 II, 12-40 à 12mm, 1/80, f/8, ISO 640
Réserve de Rimouski, Réserve de Matane, Réserve Papineau-Labelle, Parc du Mont-Tremblant, Parc de la Mauricie, partout des huards… Certains se sont laissé approcher d’assez près, dont un qui a fait une parade dirigé vers un autre individu. Évitez de les harasser; ils s’approchent quand ils le veulent.
Olympus E-M1 Mark II, 40-150 et 1.4x à 210mm, 1/1600 à f/8.0, ISO 800
Olympus E-M1 Mark II, 40-150 et 1.4x à 210mm, 1/250 à f/6.3, ISO 200
(Bec-Scie et ses petits) : Je me suis laissé dériver, elle m’a laissé approcher…
Olympus E-M1 II, 40-150 à 150mm, 1/1250, f/2.8, ISO 800
Lac Escalier, Mont-Tremblant. Un jeu de lignes et de formes, capturé en me laissant dériver.
Dans un petit lac marécageux pleins de nénuphars, j’ai tenu l’appareil à quelques pouces de l’eau en prenant soin de ne pas agiter le kayak…
Canon 7D, 17-40 à 32mm, 1/320, f/11, ISO 500
Lac Chat, Mont-Tremblant. Un des avantages du kayak c’est la possibilité de se s’approcher silencieusement. Ce chevreuil broutait le long des berges qu’and je l’ai repéré; j’ai passé facilement 20 minutes avec lui. A un moment, il s’est avancé dans l’eau pour rejoindre une petite ile au milieu de la rivière.
Olympus E-M1 II, 40-150 et 1.4x à 210mm, 1/1000, f/8.0, ISO 800
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